Qui êtes vous?
Je suis Marion Mezenge, artisane.
Si vous deviez expliquer votre métier en qq mots?
Mon métier est tellement large puisque je crée et fabrique mes objets. J’ai plein de casquettes, direction artistique, comptable, artisane et j’en passe ! Mais si tu souhaites approfondir mon métier manuel, il débute lors de mon apprentissage du métier de tourneur d’art à l’école Boulle. Aujourd’hui, je travaille essentiellement les métaux non ferreux c’est -à -dire le laiton, le bronze, le cuivre et l’aluminium, à partir desquels je réalise mes créations. Mon métier consiste à façonner le métal, le mettre en forme grâce à une multitude de techniques séculaires.
Si vous deviez vous définir en 3 mots?
Question vraiment complexe.. ! Je dirais curieuse, spontanée, sensible.
Pourquoi cette pratique ?
Ma démarche allie mon amour de la matière et de ses textures à ma fascination pour les objets désuets aux usages ritualisés. A partir de là naissent des créations sensibles qui ont pour ambition d’offrir une parenthèse dans notre quotidien, un temps de contemplation au sein de notre intérieur. Selon moi, il est important de redonner une place émotionnelle aux objets qui nous entourent, qu’elle soit source de joie, apaisement, souvenirs…
Quel a été le parcours qui vous a mené jusque là?
Suite à l’obtention de mon diplôme de l’école Boulle, j’ai travaillé au sein de diverses entreprises spécialisées dans le luminaire haut de gamme pour architectes et designers. En parallèle, j’ai fondé avec trois autres designers l’association Edward Tisson, atelier collectif et pluridisciplinaire où convergent l’artisanat d’art et le design. Avec eux, nous avons créé notre lieu de travail pour prendre le temps d’expérimenter et créer.
Quel est l’objet que vous aimez le plus fabriquer?
En toute honnêteté, j’adore produire mes créations. Me dire que quelqu’un a été séduit par mon univers au point de se l’offrir ou de l’offrir à quelqu’un est une réelle source de joie qui me porte tout au long de la fabrication.
Qu’est-ce qui vous inspire en général?
Mes inspirations sont étroitement liées à ce qui m’émerveille. Cela provoque une émotion. Absolument tout peut m’inspirer. Ayant une mémoire visuelle et toucher, mon cerveau archive des couleurs, des textures, des lectures, des objets pour petit à petit créer un univers.
Pour la collection Astérie, la lecture des récits d’explorateurs, les mots qu’ils ont employés a dessiné l’intention esthétique propre à chaque bougeoir.
Quelles sont vos valeurs ou vos engagements?
Je collecte et recycle le métal que j’usine. On l’oublie souvent mais le métal est recyclable à 100% s’il est correctement collecté. Suite à différents échanges avec des entreprises de recyclage, j’ai adapté ma pratique pour que chaque copeaux d’usinage puisse être trié puis collecté pour être ensuite recyclé, refondu et redevenir ma matière première. Parallèlement, j’utilise le réseau de la seconde main pour collecter mon outillage. Le métier que je pratique est inscrit dans l’Histoire. De nombreux outils et machines étaient là avant ma naissance et seront là après ma mort en étant toujours utilisable ! Il est important pour moi de les rechercher, les remettre d’aplomb et les valoriser avec mes créations.