Je m’appelle Lucille Boitelle, j’ai 33 ans et je vis dans le 20e arrondissement à Paris.
Je suis peintre ornemaniste : Je réalise des motifs et des décors panoramiques qui intégreront dans un futur plus ou moins proche les collections d’éditeurs d’ameublement comme les maisons Pierre Frey, Nobilis, Larsen, Etamine…
Délicatesse, Exigence, et Poésie
Je pense que la peinture, et particulièrement la peinture dédiée à l’ameublement c’est imposé à moi. J’ai parfois la sensation de ne pas avoir choisi, c’était impérieux. C’est tout de même une technique qui mêle l’exigence d’un savoir-faire technique, la possibilité de la narration, et l’occupation de toute surface de l’habitat… Je ne peux pas m’en lasser !
J’ai orienté mes études supérieures autour du travail de la matière puisque j’ai fait un BTS ainsi qu’un DSAA en design produit, avant de refaire un BTS en design textile. C’est un parcours un peu hors norme qui m’a permis de faire un très beau stage comme illustratrice textile chez Kenzo et de rentrer par la suite comme dessinatrice au tissage chez Pierre Frey. Après presque 5 ans à ce poste, j’avais réellement besoin de peindre plus et me suis donc lancée à mon compte (en 2017).
Le paravent ! C’est un objet que j’ai peu réalisé mais qui me hante depuis longtemps. Il y a dans sa conception quelque chose qui me fascine. C’est un objet indéfectiblement lié à l’habitat, au quotidien et par une certaine mesure à l’intime. Et en même temps c’est un iconique de ce que peuvent être les arts décoratifs, avec toute la narration dont il peut être le support !
C’est très varié, j’ai toujours un œil sur ce qui se passe autour de moi, et suis très attentive aux détails ! Mais outre mes passions pour les plages du nord, les oiseaux migrateurs et les peintures rupestres il y a tout de même une récurrence à trouver l’inspiration dans le règne végétal !
Petite j’avais dans ma chambre une sérigraphie d’un des tableaux de la série jazz d’Henri Matisse, je ne saurai pas expliquer pourquoi mais de là est née une grande histoire d’amour avec l’art moderne et les artistes de la première moitié du 20e siècle. Il n’y a pas un jour dans mon travail sans que je ne pense à un tableau de Vallotton, de Vuillard, de Spilliaert… ou à un mot de Prévert !
Je dirai que je fais une peinture narrative, une peinture de griots, qui raconte tout un tas d’histoires, le tout avec un brin d’espièglerie, une dose de symbole et beaucoup de délicatesse. C’est un univers peuplé de références et de végétations, un univers comme un jardin : qui évolue, mute et nourrit.
C’est si difficile comme question… Les rencontres déterminantes ne sont parfois faites que d’un mot ou d’une phrase qui éveille quelque chose en nous et je dois avouer que j’ai toujours été très bien entouré !
Mais je dirais que la rencontre avec Béatrice Bostvironnois (aujourd’hui directrice artistique de la maison Larsen) a été sans doute une des plus déterminantes. J’ai travaillé à ces côtés au sein de la maison Pierre Frey, et c’est avec une sensibilité et une modestie légendaire qu’elle m’a tout appris de ce que je sais aujourd’hui du textile, et en particulier du tissage. Elle a été et reste d’un soutien sans faille dans toute cette aventure !
Mes pensées s’adressent aussi à Eric Valero, directeur artistique de chez Nobilis et à ses équipes qui en me recevant fin 2018 ont non seulement pris le temps de regarder mon travail mais aussi de le commenter, et d’expliquer ce qui pouvait ou non les intéresser. Rapidement ils m’ont passé une commande de deux décors panoramiques et c’était une chance inouïe !
Cela peut paraitre idiot mais après être passée dans de nombreuses maisons pour des missions en freelance (missions souvent alimentaires) je tiens aujourd’hui à travailler avec des maisons qui valorisent les savoir-faire et la créativité, des maisons pour lesquelles je n’ai pas à douter de leur bon respect des droits d’auteur par exemple !
Ne pas hésiter à se faire accompagner quand on a un doute. Être artisan c’est être souvent seul(e) dans son atelier et on peut vite avoir le bourdon quand on voit l’ampleur des tâches à accomplir. Il faudrait savoir cultiver son savoir-faire, savoir communiquer dessus, savoir vendre, savoir rédiger des contrats, savoir se présenter … Il existe de plus en plus de structures en mesure de vous accompagner et il ne faut pas hésiter à s’en emparer !
Sans doute le travail de Salomé Fauc, c’est une artiste plasticienne, qui développe un travail monumental autour du végétal. C’est d’une richesse infinie ! compte insta : @salomefauc
C’est une manière d’explorer de nouveaux territoires, de faire ensemble ce que nous n’aurions même pas osé imaginer seul.
Retrouvez tout son travail sur www.lucilleboitelle.fr